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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/118

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— Votre sœur, monsieur, destinée à devenir marquise de Pontcroix, ne peut que me savoir gré, oui, de lui apprendre les curiosités du manoir, d’autant mieux que la dame Brelande mourut de faim en une occasion unique, au moins pour la lignée des femmes de la famille qui ne relate aucune adultère l’espace de plusieurs siècles.

— Fichtre ! les marquis de Pontcroix ne sont pas déjà tendres pour les innocentes et on s’imagine, en effet, ce qu’ils peuvent être pour… les coupables.

— Monsieur Faneau, soupira le notaire avec la mine d’un qui connaît son Paris galant, vous êtes jeune ! Quand vous serez marié, vous penserez tout autrement. (Et il reprit, sur un ton plus doctoral) : Donc, M. le marquis Yves-Gaston-René de Pontcroix peut timbrer ses actes de la couronne héritée de droit à la mort de son père, Yves-Charles-Léon de Pontcroix. Votre fiancé, mademoiselle, est bien authentiquement marquis de Pontcroix sans conteste et, de ce chef, demeurant orphelin, depuis ses vingt ans révolus, jouit d’un revenu annuel de trois cent cinquante mille francs, aux taux de cette malheureuse époque, car avant la guerre… (il leva les