Aller au contenu

Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Vous avez parfaitement le droit de teinter de… violence toutes ces pâleurs convenues, mon cher Yves ; je ne suis pas assez fillette pour qu’on adopte le blanc des premières communions à mon égard.

Elle savait qu’elle ne pouvait pas faire une blessure plus douloureuse à l’amour-propre sinon à l’amour de cet homme cruel jusqu’au renoncement.

Michel jubilait. Il y avait des secrets qu’on ne lui révélait pas, soit, mais il saurait bien rendre coups pour coups à celui qui lui ravissait sa sœur et qui, cela commençait à se sentir, rêvait d’éloigner le gêneur, le témoin trop expert, ce frère trop curieux.

Henri Duhat ne paraissait pas un méchant garçon ; il essaya d’une diversion scientifique :

— Le rouge influe sur la rétine à la façon de certaines notes très aiguës sur le tympan ou des corpuscules du vinaigre sur les papilles de la langue. Chez les nerveux tout se transpose… Mademoiselle a probablement les yeux très sensibles étant donné le métier qu’elle exerce.

— Métier ! Vous êtes dur ! s’exclama Gompel.

— Oh ! appuya froidement Yves de Pontcroix, art, métier, travail d’agrément ou travaux de