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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/184

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— Vous savez l’autre histoire ? murmura Duhat en se rapprochant de Michel, parce que des étrangers venaient de s’introduire dans le hall.

— Bon ! pensa Michel. Il y a d’autres aventures et je m’en doutais. (Il reprit, tout haut) : Dès qu’un grand mariage est annoncé, il pleut des prospectus et des lettres anonymes. J’ai coupé la communication avec ma sœur pour les lettres anonymes et j’ai appris des détails fort scabreux, ma foi… et des noms… presque propres.

Michel s’arrêta pour étudier l’effet produit par sa phrase sur le jeune breton renfermé. Celui-ci lui fit un signe lui enjoignant de baisser la voix.

— J’ai toujours redouté pour l’avenir les esclandres de cette sorte. D’abord parce que les prétendues victimes amplifient, ensuite parce que l’argent est quelquefois inutile à la réparation. Vous voulez parler de Lucienne Gerval ?

— Justement.

— Henri Duhat commanda deux Porto à un garçon d’hôtel qui passait et les deux jeunes gens s’isolèrent devant une petite table.

— Écoutez-moi, Michel Faneau, et ne vous indignez pas, car cela non plus n’en vaut pas la peine. Je ne veux pas déprécier le caractère de