Aller au contenu

Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

si je n’étais pas beau joueur ! Et puis, il faut bien tuer le temps, surtout quand il devient insupportable comme ce soir.

— Voulez-vous que nous allions la retrouver ensemble ? Vous avez promis à Michel de ne pas forcer la consigne, mais je puis remplacer le frère, au moins pour vous permettre de demander de ses nouvelles.

— Non, je ne profiterai pas de l’occasion… pour le trahir. Nous attendrons les témoins.

Et il éclata d’un rire terrible, se mit à marcher de long en large, ivre d’une impatiente fureur.

— Je vous en prie, mon cher Yves, calmez-vous, murmura le médecin, très inquiet, surtout depuis qu’on ne jouait plus. Songez à tout ce que vous accumulez de dangers sur votre tête. Si encore la publicité ne s’en mêlait pas… Tout concourt à vous signaler à l’attention. Un nouveau scandale et vous sombrez. Yves, puisque vous l’aimez tant…

— De quoi vous a-t-il parlé, Michel ? interrompit Pontcroix. Est-ce qu’il vous a dit que nous nous étions disputés ?

— Non. Il ne fait que votre éloge, au contraire. Il me paraît très jaloux de la bonne réputation de sa sœur. Ne risquez pas… cer-