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Page:Rachilde - Le Grand saigneur, 1922.djvu/207

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deux, vous m’y préparerez tout le bonheur de notre futur foyer.

— Oh ! si tu te mets à faire des phrases, toi aussi, c’est que tu es très vexée d’avoir à me laisser y aller seul. Tant pis pour toi ! Marquis, quand partons-nous ? En chemin de fer ou en auto ?

Yves eut un sourire presque aimable :

— Demain, si vous voulez. En auto, bien certainement. J’ai horreur de me mettre aux ordres d’un chauffeur de train. Votre heure sera la mienne.

— Comme dans les duels de la Comédie-Française ?

— Oh ! je t’en prie, Michel, qu’on ne me reparle jamais de duel ! fit Marianeau de mauvaise humeur, sans savoir pourquoi.

Et, dès ce soir-là, refusant de sortir avec eux pour aller dîner au restaurant, elle s’occupa de la valise de son frère, criblant Ermance de recommandations maternelles au sujet des vêtements, des menus objets et surtout des nombreuses potions à ne pas oublier.

— La Bretagne, au printemps, ce doit être froid. Il tousse la nuit et s’obstine à courir les rues. Ce qui me console, c’est que, là-bas, il se