Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/160

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blottit dans la robe épiscopale avec l’aisance d’un personnage très accoutumé à de telles faveurs.) Allons ! toi, l’enfantelet, demeure sage. Ma sœur, vous voyez ce petit mouton ! Sa mère est morte d’une carie au pied. Me voici passé nourrice ! Quand il cesse de m’entendre, il bêle comme perdu. Il faudra que je vous fasse présent de pondeuses qui ont des œufs miraculeux. Un homme adulte, je vous l’affirme sur ma croix, peut se contenter d’en manger un à son repas du matin. Il ira la journée sans plus d’appétit. J’ai aussi des cochons de lait qui déjà… Mais excusez-moi, ma sœur, nous verrons cela plus tard ! Pour l’instant vos brebis à vous s’agitent sous l’empire des passions. L’époque est fertile, décidément, en révolte orgueilleuse. Soyez prudente. Je n’augure pas bien de votre visite, car elles sont capables d’avoir bouché le passage secret pendant votre absence.

— Soriel, mon esclave, doit veiller, seigneur Marovée. Je suis venue pour chercher votre précieux avis et je ne m’en irai pas…

— Oh ! interrompit Marovée qui continuait à gratter le front de son favori, je ne savais pas la rébellion au point où elle en est, ma sœur. Ce que je puis vous assurer, c’est qu’il y a ici un asile d’où on ne vous fera jamais sortir par la force. Ma basili-