Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/216

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— Je t’arroserai du sang de la femme !

Puis les chevaux réveillés par ces gestes de violence passèrent à leur tour, la crinière au vent, suivant leur cavalier, puis les chiens, les oreilles pointées, les gueules bavantes, ardents et légers comme les suppôts du diable, Méréra fermant la marche de son fantôme blanc.

Et tous, chefs, mendiants, vagabonds, malfaiteurs, hommes ou bêtes s’en allèrent chercher le sommeil, l’oubli des mauvaises actions, les yeux éteints, les pas butant, soudainement appesantis par le poids d’un joug invisible, n’osant plus regarder derrière eux, frappés d’une horreur inexplicable, prisonniers d’une ombre, déjà les lâches serviteurs de la fatalité !