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Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/101

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Dans la douceur de cette nuit parfumée d’encens, je n’osais plus m’arrêter, redoutant un peu l’amollissante atmosphère. Il y a trop d’appels dans certaines odeurs, et tant d’angoisses dans l’obscurité tiède ou d’autres, les croyants, ont rencontré le bien-être de la confiance ! Comme je me sentais doublement exilé ! Ni patrie, ni famille… et que pouvait le souvenir de l’amour qui laisse toujours aux lèvres l’amertume du remords.

Ces saints me regardaient fuir du fond de leurs niches, qui avaient l’aspect de grands berceaux debout, et j’entendais rire, si tendrement moqueur, un angelot de pierre, là-bas, sur la gauche, parce que l’écho de mon pas le rendait joyeusement sonore. Mais le grand Crucifix dominait tout, douloureux et hautain, ses regards sanglants perdus en un immense ennui. Dédaignait-il de me voir, ou me reprochait-il de ne pas le regarder ? Et les confessionnaux demeuraient clos, hermétiques, impé-