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Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/13

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Je ne fais pas une grande différence entre la littérature et l’existence de tous les jours, parce que la première découle de la seconde pour qui sait voir et entendre. C’est aussi pour cela que je ne crois point au surnaturel parce que tout me semble naturel et sans lien apparent avec le possible impossible. Les uns, les sauvages, dont je suis, mettent leur oreille à terre, sur le sentier de la guerre ou du crime, pour tâcher d’y surprendre une vibration, le pas qui s’approche ou celui qui s’enfuit. Les autres, les civilisés, lèvent leurs yeux au ciel, pour y chercher un espoir, une aurore… ou, tout machinalement, y suivre les volutes d’une fumée odorante ; J’ai assez d’éducation pour respecter les gens qui ont la tête dans les nuages, cependant, je ne leur permets pas de dépasser la limite bourgeoisement assignée aux sots ! Quand, par hasard, ils me prouvent une intelligence très au-dessus de la moyenne, je commence à m’inquiéter. Est-ce que vous croiriez