Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/139

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hantées n’ont pas l’habitude de livrer leurs secrets à la curiosité des agents de l’ordre.

Or, dans ce cas de délire de la persécution ou de mystification, que je cherchais à m’expliquer comme on démontre un théorème au tableau noir (le tableau était fort noir, en effet !) je ne trouvais pas d’autre solution que de prévenir la police de Coïmbra des agissements singuliers de redoutables cambrioleurs désireux de nous faire évacuer notre maison en pleine nuit pour la pouvoir mieux piller.

On fut d’abord très incrédule, mais, le congé de nos deux servantes, donné avec ensemble, le lendemain du drame, créa un dernier acte des plus impressionnants. Elles s’en allèrent comme deux poules effarées par le passage d’une automobile, piaillant et caquetant sur tous les tons, et ajoutant des détails, d’autant plus circonstanciés qu’elles n’avaient rien vu.

Mon ami, celui qui avait passé la première veillée sous notre toit, revint avec plusieurs