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Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/187

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Je n’ai jamais pu ajouter à une layette un petit bonnet sans porter malheur à l’enfant à qui je le destinais. Or, je ne peux pas risquer le contrôle de l’expérience voulue car, ce serait le geste du mandarin criminel !

Étant jeune fille, au Cros, propriété où je suis née, il y avait des fermes, des métairies où, bon an mal an, poussaient des poupons, car, en ces temps de sauvageries paysannes, on ne raréfiait point sa progéniture. J’étais, bien entendu, leur marraine toute désignée mais si je refusais cet honneur (simplement parce que j’étais incapable de réciter le credo par cœur et que cela m’humiliait fort), je travaillais toujours très volontiers à la layette et j’y ajoutais un bonnet de baptême, chef-d’œuvre de mes dix doigts de fée, selon l’expression, un peu poncive, de mon directeur de conscience, le curé de mon village, bon gros garçon à figure d’angelot bouffi, qui m’adorait le plus niaisement du monde. (Honni soit qui