Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/201

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demande si la principale héroïne de ce drame « blanc » a su démêler ses propres sentiments du milieu de tous ses désirs contradictoires ? Cependant nous eûmes l’honneur, tous les deux, d’obéir à la plus respectable des puissances : l’amour-propre.

C’était, c’est encore une actrice, une grande artiste russe. Si vous voulez bien, je l’appellerai : Maroussia. Imaginez un type tzigane, au front bombé, aux yeux chauds, au teint doré, petite et puissante, tout en nerfs et d’une vitalité peu commune car elle jouait les rôles les plus écrasants de la sauvage littérature de son pays, les traduisant en plusieurs langues, se pliant à toutes les acrobaties de son art sans une trace de fatigue. Cette femme était légitimement unie à une sorte de grand duc, obscur, plus ou moins ruiné, oiseau de ténèbre, hibou vivant dans son ombre et faisant ce métier interlope de gardien de la reine ou de prince consort. Il n’y a rien d’incompa-