Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/40

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des pieds à la tête, d’une épaisse fourrure… de fleurs ! Vous voilà enfin arrivé, « un arrivé ». Dix ans, trente ans d’attente on arrive toujours, au moins au cimetière.

Moi, je ne suis ni morte ni arrivée. Je tourne autour du « Parc du mystère ». J’ai disparu, sans aucune sonnerie de cloches. Je suis allée me promener de ce côté de l’autre monde, sans carrosse et sans gala, garée de la suprême peste des grilles d’honneur, des suisses en hallebarde et de la dernière volée de cloches (durant que les bons amis, à l’église, vous fustigent de leurs derniers brocards !) j’aime le silence par tempérament de fauve, et je tourne, silencieusement, avec défense d’entrer, puisque je n’ai pas voulu d’âme ! Hum !… ces hauts murs, ces tessons de bouteilles qui, en l’espèce, sont des tibias, ça ne m’engage guère, je n’ai pas de goût ! Et, tournent, avec moi, les bêtes, toutes les bêtes de la création. Je rencontre Jean-Lapin, marquis de Garennes, et la conversation