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Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/77

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à tout prix forcer l’oligarchie qui terrorisait le Portugal au nom de la liberté, à se démettre ou à se soumettre. Le jour suivant la défaite, je lançais un manifeste dans lequel je dénonçais la trahison et conseillais à mes camarades de se regrouper, de se réorganiser et de recommencer la lutte. Ce cri, venant de l’exilé que les tribunaux de la République devaient condamner, peu après, à six ans de pénitencier, suivis de vingt ans de travaux forcés en Afrique, se répercuta de ville en ville et s’en alla porter l’espoir dans les rangs des esclaves. « Vous êtes une Nation entière contre une poignée d’énergumènes, leur disais-je, vous n’avez pas besoin de canons ni de fusils ; ouvrez la bouche, levez les bras et vous vaincrez, misérables ! »

Le Gouvernement Provisoire de Lisbonne voulut me flatter. Il s’inquiéta de ma présence dans le voisinage de la frontière et demanda à l’Espagne de m’en éloigner. Une nuée d’espions s’abattit sur Tuy. Mais ils étaient aveugles, ces