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Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/89

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celle dont nous sortons par l’intermédiaire de la fange, et en qui nous devons rentrer pour y réformer le fumier régénérateur.

Seulement, des animaux qui se sont mis debout, sur leurs deux pieds de derrière et ont osé regarder le ciel, ont perdu depuis longtemps la faculté de la résignation, ce sommeil bienfaisant de la pensée. Ils fonctionnent à vide. Ils tournent dans l’éther, à la même place, comme des astres morts. Ils ne volent pas plus haut, malgré tous leurs moteurs artificiels mais ils… se volent à eux-mêmes, se suppriment les plus merveilleux dons que l’intelligence a le droit de leur fournir : la puissance de perfectionner leurs instincts, de les conduire jusqu’à la possibilité de choisir une route, dans le labyrinthe des désirs de leurs multiples ambitions. Or, ils savent que leur séjour est borné dans cette « vallée de joies » (j’ai bien dit « vallée de joies » par antithèse à la « vallée de larmes » dont parle l’écriture sacrée). Le secret