bien entendu ? Ce bellâtre sans sou ni maille à qui tu as fait l’aumône ?…
Un moment, la stupeur paralysa sa langue ; elle reprit, en s’affaissant sur elle-même :
— Tu me feras mourir de honte, Raoule !
Ma tante, dit alors l’indomptable fille des Vénérande, la honte serait peut-être de ne pas l’épouser !
— Explique-toi ! gémit Mme Élisabeth, désespérée.
— Par respect pour vous, ma tante, ne m’y forcez pas, vous avez aimé trop saintement pour…
— Je représente ta mère, Raoule….. interrompit dignement la chanoinesse, j’ai le devoir de tout entendre.
— Eh bien, je suis sa maîtresse ! répondit Raoule avec un calme effrayant.
Sa tante devint pâle comme les draps immaculés qui l’enveloppaient. Elle eut, au fond de ses prunelles indécises, le seul éclair qui devait y briller durant sa pieuse existence, et dit d’un ton sourd :
— Que la volonté de Dieu soit faite… Mésalliez-vous, ma nièce. Il me reste encore