Page:Rachilde - Refaire l’amour, 1928.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

seigné. Je ne descends pas, moi, je monte…

Et je lui fais luire mes dents, sans couteau. Pauvre diable de bolcheviste ! Il a peur des femmes…

…Il reste, dans le salon aux roses jaunes, trois convives mâles, la princesse Servandini, le journaliste Félibien Moro et moi. Notre cher maître Carlos Véra dort profondément sur une pile de coussins verts qui joue le banc de mousse. Le vieux faune doit s’imaginer que Sorgah le berce dans ses bras d’ambre clair, mais Sorgah danse, vêtue seulement de ses chaînes de perles cliquetant contre ses anneaux d’or massif. Félibien Moro prend des notes et tout le café froid mis à sa disposition par les déserteurs.

Il prépare sa copie, un article incendiaire où il en ajoutera selon son frénétique usage. Roman ou chronique ?

En couronne, autour de moi, les fleurs de la guirlande sont éparses, toutes pudeurs effeuillées. Oh ! les merveilleuses pilules, et comme ces dames furent ingénues dans les différents aveux de leurs abandons tellement légitimes qu’elles feraient vraiment mieux de m’en rapporter tout le mérite.

Cette idée de l’alibi est géniale.

Je bâille un peu. Il est près de trois heures du matin. Sorgah danse avec une étonnante souplesse de reins et un regard d’au-delà très