Aller au contenu

Page:Rachilde - Refaire l’amour, 1928.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

péré qu’elle me suivrait. Elle n’en a nulle envie. Que lui importe la campagne, les aventures dans les auberges ou les palaces ? Elle connaît ces émotions aussi bien que moi. Elle n’a plus besoin de changer d’air, elle ! Là-bas, en un pays que j’ignore, elle a tout ce qu’il lui faut, en plus paisible, en plus respectable, dans un confort de tout repos. Ne sait-elle pas, par expérience, qu’en m’accompagnant, ce serait encore la même corvée, le même supplice : la chambre de hasard, la nuit faite aux volets fermés dans l’exaspération de ses parfums et les accrocs à ses dentelles ?

Cependant, j’ai prévenu mon chauffeur pour un départ possible et tout est près, la voiture, la malle, l’album pour les croquis qu’on ne prendra pas, les papiers, les passeports, si l’on veut aller hors de France, tout, jusqu’au revolver dans son étui…

Sirloup gronde sourdement…