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Page:Rachilde - Refaire l’amour, 1928.djvu/78

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VIII

Devant le lac, elle veut descendre. Je m’y oppose formellement et elle s’obstine :

— Je vous dis que je ne m’enrhumerai pas pour une minute d’air pur. Je commence même à avoir trop chaud à côté de vous. Chez moi, la nuit, quand le poêle est éteint et que le vent se faufile par le vasistas pour aller rejoindre la fenêtre, ça souffle terriblement. Je m’en moque. Je me mets en rond, mes pieds dans mes mains pour me réchauffer.

— Je retiens une épreuve de la pose, Bouchette. Et votre… époux, que fait-il pendant ce temps-là ?

— Je vous ai déjà dit qu’il n’était pas toujours chez nous, Dieu merci. Vous occupez pas de mon époux. Ça m’impatiente.

— Bouchette, c’est plus fort que moi. Je ne peux pas sentir un homme tourner autour de la femme qui me plaît, légitimement ou