Aller au contenu

Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

io4 BRITANNICUS.

Il alîoit voir Junie, et revenoit content.

NERON.

D'autant plus malheureux qu'il aura su lui plaire, Narcisse, il doit plutôt souhaiter sa colère : Néron impunément ne sera pas jaloux.

NARCISSE.

Vous? Et de quoi, seigneur, vous inquiétez-vous? Junie a pu le plaindre et partager ses peines; Elle n'a vu couler de larmes que les siennes : Mais , aujourd'hui, seigneur, que ses yeux dessillés , Regardant de plus près l'éclat dont vous brillez, Verront autour de vous les rois sans diadème, Inconnus dans la foule, et son amant lui-même, Attachés sur vos veux, s'honorer d'un regard Que vous aurez sur eux fait tomber au hasard ; Quand elle vous verra, de ce degré de gloire, Venir en soupirant avouer sa victoire; Maître, n'en doutez point, d'un cœur déjà charmé, Commandez qu'on vous aime, et vous serez aimé.

NERON.

A combien de chagrins il faut que je m'apprête! Que d'importunités!

NARCISSE.

Quoi donc ! qui vous arrête, Seigneur?

NERON.

Tout: Octavie, Agrippine, Burrhus, Sénèque, Rome entière, et trois ans de vertus. Non que pour Octavie un reste de tendresse M'attache à son hymen, et plaigne sa jeunesse.

�� �