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Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/212

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3o* BÉRÉNICE.

Et je ne réponds pas, avant la fin du jour,

Que le sénat, chargé des vœux de tout l'empire,

Ne vous redise ici ce que je viens de dire ;

Et que Rome, avec lui tombant à vos genoux,

Ne vous demande un choix digne d'elle et de vous.

\ ous pouvez préparer , seigneur, votre réponse.

TITUS.

Hélas ! à quel amour on veut que je renonce!

Cet amour est ardent, il le faut confesser.

xm Plus ardent mille fois que tu ne peux penser, Paulin. Je me suis fait un plaisir nécessaire De la voir chaque jour, de l'aimer, de lui plaire. J'ai fait plus, je n'ai rien de secret à tes yeux, J'ai pour elle cent fois rendu grâces aux dieux D'avoir choisi mon père au fond de lTdumée, D'avoir rangé sous lui l'Orient et l'armée, Et, soulevant encor le reste des humains, Remis Rome sanglante en ses paisibles mains : J'ai même souhaité la place de mon père, Moi, Paulin, qui, cent fois, si le sort moins sévère Eût voulu de sa vie étendre les liens , Aurois donné mes jours pour prolonger les siens : Tout cela (qu'un amant sait mal ce qu'il désire!) Dans l'espoir d'élever Bérénice à l'empire , De reconnoître un jour son amour et sa foi, Et de voir à ses pieds tout le monde avec moi. Malgré tout mon amour, Paulin, et tout ses charmes , Après mille sermens appuyés de mes larmes ,

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