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Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/224

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  • i6 BÉRÉNICE.

TITUS.

Vous.

ANTIOCHUS.

Hélas! d'un prince malheureux Que pouvez-vous, seigneur, attendre que des vœux?

TITUS.

Je n'ai pas oublié, prince, que ma victoire

Devoit à vos exploits la moitié de sa gloire;

Que Rome vit passer au nombre des vaincus

Plus d'un captif chargé des fers d'Antiochus;

Que dans le Capitole elle voit attachées

Les dépouilles des Juifs par vos mains arrachées.

Je n'attends pas de vous de ces sanglans exploits;

Et je veux seulement emprunter votre voix.

Je sais que Bérénice, à vos soins redevable,

Croit posséder en vous un ami véritable :

Elle ne voit dans Rome et n'écoute que vous;

Vous ne faites qu'un cœur et qu'une ame avec nous.

Au nom d'une amitié si constante et si belle,

Emplovez le pouvoir que vous avez sur elle :

Voyez-la de ma part.

ANTIOCHUS.

Moi? paroître à ses yeux? La reine pour jamais a reçu mes adieux.

TITUS.

Prince, il faut que pour moi vous lui parliez encore.

ANTIOCHUS.

Ah ! parlez-lui, seigneur. La reine vous adore : Pourquoi vous dérober vous-même en ce moment Le plaisir de lui faire un aveu si charmant?

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