Pas une étoile fixe, et tant d’astres errants ;
Quand je vois les Césars, quand je vois leur fortune ;
Quand je vois le soleil, et quand je vois la lune ;
Quand je vois le Japon…
Quand aura-t-il tout vu ?
Oh ! pourquoi celui-là m’a-t-il interrompu ?
Je ne dirai plus rien.
Que ne lui laissiez-vous finir sa période ?
Je suais sang et eau, pour voir si du Japon
Il viendrait à bon port au fait de son chapon ;
Et vous l’interrompez par un discours frivole !
Parlez donc, avocat.
J’ai perdu la parole.
Achève, Petit-Jean : c’est fort bien débuté.
Mais que font là tes bras pendants à ton côté ?
Te voilà sur tes pieds droit comme une statue.
Dégourdis-toi. Courage : allons, qu’on s’évertue.
Quand… je vois… Quand… je vois…
Dis donc ce que tu vois.
Oh dame ! on ne court pas deux lièvres à la fois.
On lit…
On lit…
Dans la…
Dans la…
Métamorphose…
Comment ?
Que la métem…
Que la métem…
Psycose…
Psycose…
Hé ! le cheval !
Et le cheval…
Encor !
Encor…
Le chien !
Le chien.
Le butor !
Le butor…
Peste de l’avocat !
Voyez cet autre avec sa face de carême !
Va-t’en au diable.
Du fait.
Ils me font dire ici des mots longs d’une toise,
De grands mots qui tiendraient d’ici jusqu’à Pontoise.
Pour moi, je ne sais point tant faire de façon
Pour dire qu’un mâtin vient de prendre un chapon.
Tant y a qu’il n’est rien que votre chien ne prenne ;
Qu’il a mangé là-bas un bon chapon du Maine ;
Que la première fois que je l’y trouverai,
Son procès est tout fait, et je l’assommerai.
Belle conclusion, et digne de l’exorde !
On l’entend bien toujours. Qui voudra mordre, y morde.
Appelez les témoins.
Les témoins sont fort chers, et n’en a pas qui veut.
Nous en avons pourtant, et qui sont sans reproche.
Faites-les donc venir.