Page:Racine - Œuvres, t4, éd. Mesnard, 1865.djvu/273

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éditeurs ont donné la seconde lettre de Racine porte à la marge les noms de du Bois et de Barbier d’Aucour indiqués comme étant les deux apologistes. Cela est également attesté par les auteurs des Mémoires de Trévoux (mars 1724, p. 475, note 2) ; la copie qu’ils avaient sous les yeux de la seconde lettre de Racine et qu’ils disaient tenir de bonne main était sans doute la même qu’avaient eue les éditeurs de Boileau. Enfin Louis Racine dans ses Mémoires[1], et d’Olivet dans sa lettre à Valincour (Histoire de l’Académie, tome II, p. 341), donnent les deux mêmes noms comme ceux des champions de Port-Royal à qui Racine avait répliqué.

L’histoire de la réplique de Racine est racontée par les éditeurs de 1807, au tome VI, p. 71-76, dans leur Avertissement sur la seconde lettre et sur sa préface. Racine, disent-ils, se contenta de la lire à quelques amis, mais ne la fit point imprimer. Cependant, lorsque Nicole eut, dans l’édition de 1667 de ses Imaginaires, inséré les deux réponses, et y eut joint des paroles de reproches et de dédain, « Racine, piqué de cette nouvelle provocation, se disposa alors à publier sa seconde lettre à la suite de la première, en faisant précéder cette édition de la Préface… Mais Boileau, à qui il communiqua son projet, n’eut pas de peine à le lui faire abandonner. Ainsi l’on peut assurer que cette seconde lettre ne fut jamais publiée du vivant de l’auteur, quoique les journalistes de Trévoux aient avancé le contraire[2]. A leur assertion dénuée de fondement nous opposons le témoignage écrit de la main de Jean-Baptiste Racine dans les notes qui nous ont été communiquées : « Mon père, dit-il, se préparoit à faire imprimer sa seconde lettre à la suite de l’autre, et ily pensoit si sérieusement que j’ai entre les mains une Préface écrite de sa main, qu’il vouloit mettre en tête de

  1. Voyez notre tome I, p. 232.
  2. On ne peut douter en effet de l’inexactitude des assertions de ces journalistes, qui s’expriment ainsi sur la seconde lettre à la page 475, note 1, de leurs Mémoires (mars 1724) : « Cette lettre, qui n’a point paru dans les éditions précédentes des Œuvres de M. Racine, avoit été publiée à part dans le temps qu’elle fut composée. Mais elle devint bientôt rare, parce que l’auteur la supprima. ayant été regagné par M. N. (Nicole.) »