Page:Racine - Œuvres, t5, éd. Mesnard, 1865.djvu/245

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l’attribuer à Racine y sont fort bien déduites. Laissons donc parler ces éditeurs :

« Dans l’intervalle de tranquillité qui suivit la paix de Nimègue, Louis XIV agréa le projet d’un ouvrage où les événements mémorables de la guerre que cette paix avoit terminée, devoient être représentés dans une suite d’estampes dessinées et gravées par les premiers artistes. Ce livre, destiné à être donné en présent à ceux à qui le Roi jugeroit à propos d’accorder cette faveur, devoit commencer par un Précis historique des faits ainsi représentés. Cette dernière partie du travail fut confiée à Racine et à Boileau ; et la place d’historiographes du Roi, qui leur avoit été donnée dès 1677, ne permettoit pas qu’aucun autre qu’eux en fût chargé. Ce fut à cette occasion que Racine, celui des deux qui tenoit ordinairement la plume, composa l’écrit suivant. Mais cet écrit eut une destinée si singulière, que nous devons en rendre compte.

« La guerre, qui ne tarda pas à se rallumer, arrêta l’exécution de ce projet, qui fut repris, dans la suite, d’une autre manière, et qui se termina par le Recueil de médailles publié en 1702, dans lequel les explications historiques furent aussi, pour la plupart, rédigées par Racine et Boileau, qui s’adjoignirent dans ce travail plusieurs de leurs confrères de l’Académie des inscriptions. Quant au Précis historique de la guerre de 1672, il resta dans les papiers de Racine jusques à sa mort, et ensuite il passa successivement dans les mains de Boileau et dans celles de Valincour, avec tous les autres papiers relatifs à l’histoire du Roi. On sait quel fut le sort de ces papiers, et que tous périrent dans l’incendie de la maison de Valincour, à Saint-Cloud, en 1726. Les seuls qui purent échapper au désastre furent ceux qui se trouvoient alors dans des mains tierces. Tel fut le Précis historique que Valincour avoit communiqué à l’abbé Vatry, qui travailloit alors au Journal des Savants, et qui fut peu après principal au collége de Reims, et livré à d’autres études. Valincour mourut en 1730.

« Cependant, cette même année 1730, le libraire Mesnier fit imprimer ce Précis, sous le titre de Campagne de Louis XIV, par M. Pellisson, sans qu’aucune pièce préliminaire indiquât