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Page:Racine - Œuvres, tome 1, 1679.djvu/103

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Ne regnent plus qu’autant qu’il plaift à fon orgueil ?
Nos Couronnes d’abord devenant fes Conqueftes,
Tant que nous regnerions flotteroient fùr nos teftes,
Et nos Sceptres en pro<e à fes moindres dédains,.
Dés qu’il auroit parlé tomberoient de nos mains.
Ne dites point qu’il court de Province en Province,.
Jamais de fes liens il ne dégage un Prince,
£t pour mieux afiirvir les Peuples Cous Ces lois-,
Souvent dans la pouffiere il leur cherche des Rois.
Mais ces indignes foins touchent peu mon courage, ,
Veflre feul intereft m’infpire ce langage ;
Porus n’a point de part dans tout cet entretien,.
Et quand la Gloire parle il n’écoute plus rien.

TAXI LE..
J’écoute comme vous ce que l’honneur m’infpire,
Seigneur, mais il m’engage à làuver mon Empire..

PORUS.

Si vous voulez làuver l’un & l’autre aujourd’huy,
f revenons Alexandre, & marchons contre luy,

TAXILE.
L’audace Se le mépris font d’mfideles guides »

PORUS.
La honte fuit de prés les courages timides.

TAXILE.
Le peuple aime les Rois qui fcaventl’épargner,

PORUS.
Il eftime encor plus ceux qui fçavent regner.

TAXILE.
Ces confeils ne plairont qu’à des ames hautaines.

PORUS.
Ils plaitont à des Rois, & pent-eftre à des Reynes.

TAXILE.
La Reyne, à vous ouïr, n’a des yeux que pour vous.

PORUS.
Un Elclave eft pour elle ua Objet de courroux.