Aller au contenu

Page:Racine - Œuvres, tome 1, 1679.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


ACTE IV.

SCENE I.

A X I A N E feule.

N’Entendrons-nous jamais que des cris de Viftoire,
Qui de mes Ennemis me reprochent la gloire ?
Et ne pourrai-je au moins en de fi grands mal-heurt
M’entretenirmoy leuleavecque mes douleurs ?
D’un odieux Amant fans celle pourfùivie,
On prétend malgré moy m’attacher à la vie.
On m’obferve, on me fait. Mais, Porus, ne croy pas
Qu’on me puiflè empefcher de courir fùr tes pas. Sans doute à nos mal-heurs ton cœur n’a pû fùrvivre,
En vain tant de foldats s’arment pour te pourluivre,
On te découvriroit au bruit de tes efforts,
Et s’il te faut chercher ce n’tft qu’entre les Morts.
Fi’s » en me quittant, ton ardeur redoublée
Sembloit prévoir les maux dont je fuis accablée,
Lors que tes yeux aux miens découvrant ta langueur,
Me demandoient quel rang tu tenois dans mon cœur ;
Que fâns t’inquieter du lùccez de tes armes
Le loin de ton amour te caufoit tant d’allarmes.
Et pourquoy te cachois-je avec tant de détours