Et vous ne vouliez pas ſans doute luy déplaire.
Mais que puis-je, Seigneur ? On a promis ma foy.
Luy raviray-je un bien, qu’il ne tient pas de moy ?
L’Amour ne regle pas le ſort d’une Princeſſe,
La gloire d’obëir eſt tout ce qu’on nous laiſſe.
Cependant je partois, & vous avez pû voir
Combien je relaſchois pour vous de mon devoir.
Ah ! que vous ſçaviez-bien, Cruelle... Mais, Madame,
Chacun peut à ſon choix diſpoſer de ſon ame.
La voſtre eſtoit à vous. J’eſperois. Mais enfin
Vous l’avez pû donner ſans me faire un larcin.
le vous accuſe auſſi, bien moins que la Fortune.
Et pourquoy vous laſſer d’une plainte importune ?
Tel eſt voſtre devoir, je l’avouë. Et le mien
Eſt de vous épargner un ſi triſte entretien.
Scène III
Ttendois-tu, Cleone, un courroux ſi modeſte ?
La douleur qui ſe taiſt n’en eſt que plus funeſte.
Je le plains. D’autant plus qu’Auteur de ſon ennuy,
Le coup qui l’a perdu n’eſt party que de luy.