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Page:Racine - Œuvres, tome 1, 1679.djvu/245

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PREFACE.

Voici celle de mes Tragedie » que je puis dire que j’ay le plus travaillée. Cependant j’avoue que le fuccez ne répondit pas d’abord à mes efperances. A peine elle parut fur le theâtre, qu’il s’éleva quantité de critiques qui fembloient la devoir détruire. Je crus moymeime que la deftinée feroit à l’avenir moins heureulê que celle de mes autres Tragedies. M ais enfin il eft arrivé de cette Piece ce qui arrivera toujours des Ouvrages qui auront quelque bonté. Les critiques fe font é<anoiiïes. La piece eft demeurée. C’eft maintenant celle des miennes que la Cour & le Public revoyent le pl us volontiers. E t fi j’ay fait quelque choie de folide & qui merite quelque louange, la plufpart des Connoiflêurs demeurent d’accord que c’eft ce mefine Britannicus.

A la verité j’avois travaillé fur des modelles qui m’avoient extrêmement foûtenu dans la peinture que je voulois faire de la Cour d’Agrippinë & de Neron. J’avois copié mes Perfonnages d’apres le plus grand Peintre del’Antiquité, je veux dire d’apres Tacite. Et j’eftois