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Page:Racine - Abrégé de l’histoire de Port-Royal, éd. Gazier, 2e éd.djvu/227

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Ils furent tous deux cachés pendant cinq ans à l’hôtel de Longueville, et, excepté les six premiers mois, y vécurent toujours à leurs dépens. Madame de Longueville était alors occupée de ses restitutions, et peut-être n’eût pas été bien aise de cette nouvelle dépense. Ils l’entretenaient tous les jours des cinq ou six heures. M. Arnauld s’endormait souvent, après avoir roulé ses jarretières devant elle, ce qui la faisait un peu souffrir. M. Nicole était le plus poli des deux, et était plus à son goût. Mme de Longueville se dégoûtait fort aisément, et d’une grande envie de voir les gens passait tout à coup à une fort grande peine de les voir,

M. Nicole fut toujours bien avec elle : elle trouvait qu’il avait raison dans toutes les disputes. Il dit qu’à sa mort il perdit beaucoup de considération : « J’y perdis même, dit-il, mon abbaye ; car on ne m’appelait plus M. l’abbé Nicole, mais M. Nicole tout simplement. »

Elle était quelquefois jalouse de Mlle de Vertus, qui était plus égale et plus attirante.

— Grand différend contre M. Pascal. Il voulait qu’on défendît toujours les propositions par le bon sens qu’elles avaient, et qu’on n’en signât point la condamnation. M. Arnauld et M. Nicole étaient d’avis contraire. M. Arnauld, entre autres, fit un écrit où il terrassait M. Pascal, qui était petit devant lui. C’est