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une loi que le pape n’imposait pas lui-même, et dont ni aucun pape ni aucun concile ne s’étaient jamais avisés.

La cour de Rome, devenue plus hardie par la conduite des prélats de France, fit mettre à l’Index non seulement la lettre pastorale de l’archevêque de Sens, mais encore celles de l’évêque de Beauvais et de l’évêque de Comminges, quoiqu’elle n’eût d’autre crime à reprocher à ces deux derniers que d’avoir dit que le pape, par sa constitution, n’avait pas prétendu donner atteinte ni à la doctrine de saint Augustin, ni au droit qu’ont les évêques de juger, au moins en première instance, des causes majeures, et de prononcer sur des questions de foi et de doctrine, lorsque ces questions sont nées ou agitées dans leurs diocèses.

M. Arnauld garda un profond silence sur tout ce qui s’était passé dans ces deux assemblées, et se contentait de gémir en secret des plaies que cette malheureuse querelle faisait à l’épiscopat et à l’Église. Ce fut vers ce temps-là que lui et ses neveux commencèrent la traduction du Nouveau Testament de Mons, qui n’a été achevée que longtemps depuis. Ils travaillaient aussi à de nouvelles Vies des Saints, et préparaient des matériaux pour le grand ouvrage de la Perpétuité. Les religieuses de Port-Royal donnèrent occasion à la naissance de cet ouvrage, en priant