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X Extrait des Mémoires

dans les difFérens genres auxquels il fe livroit. On prétend même qu'il étoit né autant ora- teur que poète ; & les difcours qu'il a faits à l'Académie à la réception de M. l'abbé Col- bert , & à celles de M. Corneille de Lille & de M. Bergeret, en 1678 & en 1685, fèmblent autorifer ce jugement.

On reproche à M. de Valincour, de n'avoir rendu juHice, ni à Racine, ni à Boiieau, dans ce qu'il a dit de la manière dont ils avoient rempli la fondion d'hiilori ©graphes de Sa Ma- jefté. M. de Valincour dit dans fa lettre à M. l'abbé d'Olivet , que Defpréaitx & Racine après avoir long'tems effayé ce travail , fenttrem quîl étoit tout' à- fait oppofé à leur génie ; ce qui donne à entendre qu'ils ne s'en occupèrent point. On prétend au contraire que M. de Va- lincour , qu'on accufe même de n'avoir rien compofé fur cette matière» a dû favoir mieux qu'un autre , combien ils s'en étoient occupés , & qu'il a été dépositaire après leur mort de ce qu'ils en avoient écrit ; mais que l'incendie , qui confuma en 1726 famaifon de faint Cloud, fit perdre alors ces morceaux fur l'hilioire du Roi avec plu/ieurs autres papiers précieux à la Littérature. Il paroit encore que plufieurs de ces morceaux furent lus au Roi qui témoigna en être fort fatisfait , & qu'ils procurèrent à Racine , ainfi qu'à Boiieau , des occafions fré- quentes de faire leur cour & d'obtenir des grâces. Ils en auroient fans doute mieux pro- fité s'ils avoient été plus courtifans ; mais ils ne l'étoient ni l'un ni l'autre j & la piété de

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