Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

TRAGÉDIE, ,-i5

nélas , à peine encor je conçois ce miracle î Quand mâine à vos bontés je traindrois quelque obftadej Le changement , Madame , cfc comniun à la Cour j Et toujours quelque crainte accompagne l'amour.

A C R I P P I N E.

Il futîit , j*ai parle , tout a change de face.

Mes foins à vos foupçons ne laifiêat poin: de place.

Je réponds d'une paix jurée entre mes mains j

Néron m'en a donné des gages trop certains.

Ah, lî vous aviez vu par combien de careflcs

II m'a renouvelle la foi dj les promeflcs !

Par quels embralTemcns il vhnt de m'àrrêter !

Ses bras, dans nos adieux, ne pouvoient me quitter.

Sa facile bonté , fur fon front répandue ,

Jufqu'aux moindres fcciets elt d'abord dcfcendue,

II s'épanchoic en Hls^ qui vient, en liberté ,

Dans le fein de fa mèie oublier fa fierté.

Mais bien-tôt, reprenant un vifage févcre ,

Tel que d'un Empereur qui confuice fa mère,-

Sa confidence augufte a mis entre mes mains

Des fecrcts d'où dépend le deftin des humains.

Non , il le faut ici confelîer à fa gloire ,

Son coeur n'enferme point une malice noire ;

Et nos feuls ennemis , altérant fa bonté ,

Abufoient contre nous^dc fa facilité.

Mais enfin , à fon tour , leur puifTance décline ,

Rome, encore un: fois, ra connoîttc Agrippine.

Déjà de ma faveur on adore le bruit.

Cependant, en ces lieirx , n'attendons pas la nuit.

Partons chez OcUvie , &: donnons-lui le relie

D'un jour autant iTeureiix que je l'ai cru funcflc.

Mais qu'eft-ce que j'entends? Quel tumulte confus ?

•Que pcut-ou faire î

.T u N I H. O Ciil , fauvcz Britanaicuj î

��O vj

�� �