Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome2.djvu/38

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Enfin tout ce qu’Amour a de nœuds plus puiſſans,
Doux reproches, tranſports sans cesse renaiſſans,
Soin de plaire ſans art, crainte toujours nouvelle,
Beauté, gloire, vertu, je trouve tout en elle.
Depuis cinq ans entiers chaque jour je la vois,
Et crois toujours la voir pour la première fois.
N’y ſongeons plus. Allons, cher Paulin, plus j’y penſe,
Plus je ſens chanceler ma cruelle conſtance.
Quelle nouvelle, ô Ciel, je lui vais annoncer !
Encore un coup, allons, il n’y faut plus penſer.
Je connais mon devoir, c’eſt à moi de le ſuivre.
Je n’examine point ſi j’y pourrai ſurvivre.


Scène III.

TITUS, PAULIN, RUTILE.
Rutile

Bérénice, Seigneur, demande à vous parler.

Titus

Ah ! Paulin !

Paulin

Ah ! Paulin ! Quoi, déjà vous ſemblez reculer ?
De vos nobles projets, Seigneur, qu’il vous ſouvienne.
Voici le temps.

Titus

Voici le temps.Hé bien, voyons-la. Qu’elle vienne.


Scène IV.

BÉRÉNICE, TITUS, PAULIN, PHÉNICE.
Bérénice

Ne vous offenſez pas ſi mon zèle indiſcret
De votre ſolitude interrompt le ſecret.