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Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/207

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DIVERSES. 199

aficz , pour être favant , d'avoir étudié toute fa vie , d'avoir la tous les auteins , il falloir avoir lu Janfé- nius , & n'7 avoir point lu les propolltions.

Je ne doute point que vous ne vous juflifîiéz par l'exemple de quelque Père. Car qu'eft-ce que vous ne trouvez point; dans \qs Pères î Vous nous direz que S. Jé- rôme a loué Rufin comme le plus favant homme de fon fiècle , tant qu'il a été fon ami ; &: qu'il traita le même Rufin comme le plus ignorant de fon lîècle, depuis q^u'il fe fût jette dans le parti d'Origène. Mais vous m'a- vouerez que ce n'eft pas cette inégalité de fentimens qui l'a mis au rang des Saints oc des Dotleursde l'Eglile.

Et fans fortir encore de l'exemple de Defmarêts, quelles exclamations ne fiites-vous point, fur ce qu'un homme qui a fait autrefois des romans , & qui con- feflTe , à ce que vous dites , qu'il a mené une vie dé- réglée , a la hardieiîè d'écrire fur les matières de la Re- ligion ? Dites-moi, Monfieur, que faifoit dans le monde Moniîeur le Maître ? Il plaidoit, il faifoit des vers, tout celaeft également profane, felonvosmaximes.il avoue auffi dans une lettre , qu'il a été dans le dérèglement , & qu'il s'efl: retiré chez vous pour pleurer (qs crimes. Comment donc avcz-vou:s fouifert qu'il ait tant fait de tradudtions , tant de livres fur les matières de la grâce î Ho, ho, direz- vous, il a fait auparavant une longue & féiieufe pénitence. Il a été deux ans entiers à bêcher le jardin , à faucher les prés , à laver \ss vaifîelles. Voilà ce qui l'a rendu digne de la dodrine de S. Auguftin, Mais , Monfîeur , vous ne favez pas quelle a été la pé- nitence de Defmarêts. Peut-être a-t-il fait plus que tout cela. Croyez-moi, vous n'y regarderiez point de (ï près , s'il avoir écrit en votre faveur. C'étoit-Ià le feul moyen dcfanctifier une plume profanée par des romans ôc des comédies.

Enfin , je vous demanderoîs volontiers ce qu'ail faut que nous lifîons, fi ces fortes d'ouvrages nous font dé- fendus. Encore faut-il que l'efprit fe délafi'e quelque- fois. Nous ne pouvons pas toujours lire vos livres. Et

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