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Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/224

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lie ŒUVRES

C'eil par-là que vous commencez, & que vous finifili votre lectre. Vous prétendiei , lui dites-vous , prendre la place de l'auteur des petites lettres. Je vois bien que '. vous voule{ attrapper ce genre d'écrire ; mais cet enjoué- ^ment n'eft point du tout de votre caractère. Je ne vous réponds pas ce que tout le monde fait.que les fujets font bien dittérens, ;> qu'un enjouement perpétuel feroit peut-être un aufli grand défaut dans les Imaginaires , comme il elt une grande grâce dans les Provinciales. Je vous demande feulement pourquoi vous jugez des intentions d'un auteur qui vous font cachces, & pour- quoi vous n'avez pas voulu juger des actions & des livres de Defmatéts qui font vilibles à tout le monde ? Ce ne peut-être que par une raifon fort mauvaifc pour vous ; n'obligez perfonne à la découvrir , & ne dites point de vous - même que l'auteur des lettres a voulu écrire comme M. Pafchal. Il n'a voulu faire que ce qu'il a fait} ; ii a voulu convaincre fes leiStcurs de la faulieté d'une i prétendue hérélle, ôc il les a convaincus d'une manière;: qui , fans comparaifon , eil forte , évidente , agréable ;: éc très-facile. i

On peut en juger par hs elForrs que vous avez faits:; contre lui , puifque vous avez été chercher des rail-' leries jufques dans l'Ecriture-fainte. Jettei vous fur les injures j lui dites-vous, vous êtes appelle d ceftile,(:f il faut que chacun fuive fa vocation. Vous penfez donc que la vocation porrc au mal bc aux injures. La Sor- bonne diroit abfolument que c'cft une erreur ; mais pour moi je dis feulement que c'elt une mauvaife rail- lerie 5 & peut-être que vous ferez plus touché d'avoir fait un menfonge ridicule , que d'avoir outragé la vérité.

Il paroît aflez par la profeffion que vous faites , & par la manière dont vous écrivez , que vous craigne/ moins d'ofFenfcr Dieu , que de ne plaire pas aux hom- mes ; puifque, pour flatter la palTion de quelques-uns vous vous moquez de l'Ecriture , des Conciles àc faints Pères > & des perfonncs qui tâchent d'imiter leur vertus. Pou

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