DIVERSES. ±S9
tourné aux Allemands , le plus grand bonheur peut l'empereur étoic que les Turcs euflenc afliégé Vienne.
Infolence des bourgeois d'Anvers qui, dans un feu d'artifice , repréfentereut le Grand -Turc , un prince de l'Europe, & le diable , ligués tous trois, qu'on fai- foit fauter en l'air.
Les cardinaux ont envoyé à l'empereur cent mille écus , les Dames Romaines autant, &: le Pape deux fois autant.
Le roi, dès qu'il eut reçu la nouvelle du fîcge levé, l'envoya dire au nonce.
Le roi de Pologne jou3 tous les foirs à Colins- Maillard : on le fait jouer de peur qu'il ne s'endorme.
La raifon pourquoi le cardinal Mazarin diftéroïc tant à accorder les grâces qu'il avoir promifes, c'efl qu'il étoit perfuadé que l'efpérancc eft bien plus capa- ble de retenir les hommes dans le devoir, que non pas la reconnoiffance. Siri dit que les fecrets de ce cardinal étoient fouvent trahis & révélés aux ennemis par des domeftiques infidcles &: intérelTés. Il fermoit les yeuX pour ne pas voir leur friponnerie ; & c'étoit-Ià la plus grande récompenfe dont il payoit leurs fervices, comme il puniflbit leur infidélité, en ne leur payant point leurs gages.
Il ne donna rien au courîer qui lui apporta la nou* vellc de la paix de Munfter , &: ne lui fit pas même payer fon voyage ; au lieu que l'empereur donna un riche préfent, éc mille écus de penfîon à celui qui la lui apporta. La reine de Suède fit noble Ton courier. Servien étoit au défefpoir. Siri , qui dit encore que ce cardinal écoit maître de toutes fes paflions, excepté de l'avarice , ajoute qu'il avoit l'artifice de trouver tou* jours quelques défauts aux plus belles adions des gé- néraux d'armée , non pas tant pour les rendre plus vigilans à l'avenir , que pour diminuer leurs fervices « & délivrer le roi de la néceiTitc de les récompenfen
Dans le premier volume des Memorie Recorliite y Siri charge Fra-Paolo de n'avoir pas été bon catho-
M iij
�� �
