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Mais, malgré les avantages continuels que le roî remportoit fur eux, ils fe flattoient tous les ans de quelque révolution en leur faveur. Ils croyoient que la fortune fe laflèroit de fuivre toujours le même parti ; & qu'enfin la France feroit contrainte de fuccornber , & à la force ouverte qu'ils lui oppofoient au-dehors , & aux atteintes fecrettes qu'ils tâchoient de lui porter au-dedans.
La principale cfpérance de leur ligue étoit fondée fur la haute opinion que tous ceux qui la compofent avoient du grand génie du prince d'Orange , qui en eit comme le chef &: le premier mobile j & lui-même ne manquoit pas de les Hatter par toutes les illufions , dont il les croyoit capables de fe lailTer prévenir. Il leur avoir fait efpérer d'abord que le premier effet de fon établiflcment fur le trône d'Angleterre feroic l'abaiirement de la France. Il s'étoit depuis excufé du peu de fecours qu'ils avoient reçu de lui , fur la né- celfité où il s'étoit vu d'employer à la rédudion de l'Irlande la meilleure partie de Ces forces. Mais enfin fe voyant paifîble poflefTeur àts trois royaumes ^ & en état de fe donner tout entier à la caufe commune , il avoir marqué l'année 1691 y comme l'année fatale à la France , & où les révolutions 11 long-temps atten- dues dévoient arriver. Pour joindre l'exécution aux promefles , il employoit, aux grands apprêts de la cam- pagne prochaine, les fommes exceffivcs qu'il tiroit des Anglois ôc des Hollandois. Et à fon exemple , Ces al- liés faifoient aufli tous les efforts poflîblcs pour pro- fiter d'une fi favorable conjondure.
Le roi , vers la fin de l'année 1691 , inftruît de leurs préparatifs, jugea qu'il falloit non -feulement oppofer la force à la force pour parer les coups dont ils le menaçoienr , mais qu'il falloit même leur en porter auxquels ils ne s'attendiffcnt pas , &: les forcer par quelque entreprife éclatante , ou à faire la paix , ou à ne pouvoir faire la guerre qu'avec d'extrêmes difficultés. Il étoit exaftemcnt informé de l'état de
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