Aller au contenu

Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/316

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

jo8 ŒUVRES

La capitulation fignéc , le régiment des gardes prit aufli-tot poireflion de la Porte de Saint Nicolas. Ainfi la fameufe ville de Namur défendue par neuf mille hommes de garnifon fut, en fix jours d'attaques, rendue à trois ou quatre bataillons de tranchée, ou, pour mieux dire , à un feul bataillon, puifqu'il n'y eu eut jamais plus d'un à la tranchée le long de la Meufe , qui fut celle par où la place fut emportée. On peut même remarquer qu'on n'eut pas le temps de perfec- tionner les lignes de circonvallation, & qu'à peine on achevoit d'y mettre la dernière main , que la ville étant prife, l'on fut obligé de les rafer , pour tranfpor- tcr les troupes de l'autre coté de la Sambre.

Pendant que la ville capituloit , on eut nouvelle qu'enfin les alliés s*avançoient tout de bon pour faire lever le fiége. Au premier bruit que le roi étoit de- vant Namur, ils s'étoient hâtés d'unir enfemble toutes leurs forces. Ils avoient dépêché aux généraux Flem- ming & Serclaes , dont le premier allembloit les trou- pes de Brandebourg aux environs d'Aix-la-Chapelle , & l'autre celles de Liège dans le voifinage de cette ville , avec ordre de les venir joindre ; & le prince d'Orange avec l'éleéleur de Bavière , à la tête de l'ar- mée confédérée , ayant palîé le canal de Bruxelles , étoit venu camper à Dighom , puis à Lefdael ôc à WofTem , de - là à l'Abbaye du Parc & au château d'Hevcrle près de Louvain. Il féjourna quelque temps dans ce dernier camp , ou pour donner le temps à toutes fes forces de le joindre, ou n'ofant s'engager trop avant dans le pays , ni s'éloigner de la mer dans l'inquiétude où il étoit de la defcente dont l'Angle- terre étoit menacée. Il apprit enfin que fa flotte jointe à celle de Hollande , faifant enfemble quatre-vingt- dix vaifleaux de guerre , étoit à la mer avec un venc favorable 5 & qu'au contraire le comte de Tourville n'ayant pu être joint par les cfcadres du comte d'Ef- trécs , du comte de Châceau-regnaut , Se du marqui de la Porte , n'avoic que quarante-quatre vailTcaux

�� �