Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

TRAGÉDIE. 29

Qu*ils firent d'Amalec un indigne carnage *, Qucj jufqu'aux vils troupeaux, tout éprouvaient rage; Qu'un déplorable refte à peine fut fauve. Mais , crois-moi , dans le rang où je fuis élevé , Mon ame , à ma grandeur toute entière attachée , Des intérêts du fang eft foiblement touchée. Mardochée eft coupable ; ÔC que faut-il de plus î Je prévins donc contre eux l'efprir d'Afluérus j J'inventai des couleurs , j'armai la calomnie 5 J'iiitéreflai fa gloire 5 il trembla pour fa vie. Je les peignis puifl'ans , riches , féditieux ; Leur Dieu même ennemi de tous les autres dieux, Jufqu'à quand fouffre-t-on que ce peuple refpire , Et d'un culte profane infede votre empire ? Etrangers dans la Perfe , à nos loix oppofés , Du refte des humains ils femblent divifés ; N'afpirent qu'à troubler le repos ou nous fomraes , Et déteftés par-tout déteftent tous hs hommes. Prévenez > puniflez leurs infolens efforts. De leur dépouille enfin groffiflez vos trefors. Je dis , &c l'on me crur. Le roi , dès l'heure même , Mit dans ma main le fceau de fon pouvoir fuprêmc. AfTure , me dit-il , le repos de ton toi. Va , perds ces malheureux j leur dépouille eft à toi. Toute la nation fut ainfi condamnée. Du carnage avec lui je réglai la journée. Mais de ce traître enfin le trépas différé Fait trop foufFrir mon cœur de fon fang altéré; Un je ne fais quel trouble empoifonne ma joie. Pourquoi dix jours encor faut-il que je le voie î

H Y D A s P E. Et ne pouvez-vous pas d'un mot l'exterminer ? Dites au roi , Seigneur , de vous l'abandonner»

Aman. Je viens pour épier le moment favorable. Tu connois, comme moi, ce prince inexorable. Tu fais combien terrible en i^es Soudains tranfport?; De nos delTeins fouvent il rgmpç cous les refîèrts.

Bii;

�� �