Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sa poitrine, des larmes coulèrent de ses yeux, un sentiment profond sembla s’emparer de lui, pendant que Vivaldi, en proie à une extrême agitation, marchait à grands pas dans la chambre, et qu’Elena, jetant des regards effrayés autour d’elle, répétait d’un ton douloureux :

— Dans cette même chambre ! dans ce funeste lieu ! Oh ! de quelles souffrances ces murs ont-ils été et seront-ils encore témoins !

— Je n’ose dire, reprit le religieux, quel sort attend ici cette jeune fille, ni quel sera le mien peut-être, si je me décide à vous sauver, mais l’âge ne m’a pas tout à fait endurci le cœur. Que le reste de ma vie soit malheureux, peu importe, le terme en est si prochain ; mais votre jeunesse vous permet encore des années de bonheur. Eh bien, vous les aurez, mes enfants, s’il est en mon pouvoir de vous les rendre ! Suivez-moi jusqu’à la porte ; nous allons voir si ma clef peut l’ouvrir.

Vivaldi et Elena suivirent les pas tremblants du vieillard qui s’arrêtait de temps en temps pour écouter ; mais aucun bruit ne se fit entendre dans le passage solitaire jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés à la porte. À ce moment, ils distinguèrent des pas dans l’éloignement.

— Ils approchent, mon père, murmura Elena presque défaillante. Si la clef n’ouvre pas tout de suite, nous sommes perdus ! Oui, j’entends leurs voix ; ils m’appellent.

Enfin, la porte tourna sur ses gonds ; elle ouvrait sur un plateau de la montagne.

— Ne me remerciez pas, dit le religieux, vous