Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Vivaldi fut bien reçu par les bénédictins à qui leur situation isolée faisait mieux apprécier la visite d’un étranger. Sensibles aux attraits d’une conversation dont ils étaient habituellement privés, l’abbé et quelques religieux veillèrent assez tard avec le jeune homme. Lorsque enfin il se fut retiré dans sa chambre, de nouvelles pensées vinrent en foule l’assaillir. Il ne songea plus qu’au malheur affreux qui l’attendait s’il venait à perdre Elena. Maintenant qu’elle avait trouvé un asile, il n’avait plus de motif pour observer la réserve qu’elle semblait lui avoir imposée. Il se décida donc à revenir dès le lendemain avec elle sur le sujet qui occupait toute son âme, et à lui exposer de nouveau toutes les raisons qui pouvaient le décider à serrer promptement les liens de leur mariage. Il ne doutait pas d’ailleurs qu’il ne trouvât facilement un prêtre disposé à bénir cette union qui assurerait enfin son bonheur et celui d’Elena, en dépit des efforts acharnés de leurs ennemis.


Tandis que Vivaldi et Elena s’enfuyaient de San Stefano, le marquis était en proie à une extrême inquiétude. Il avait reçu des ouvertures pour un mariage très avantageux entre son fils et une riche héritière et ne savait ce qu’était devenu le jeune homme. La marquise, de son côté, séduite par ce projet d’alliance qui devait à la fois satisfaire sa vanité et subvenir à un faste hors de proportion avec ses revenus, la marquise était troublée par la