Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/181

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son crime ou à subir la torture. Puis il frappa sur un timbre et l’officier qui avait amené Vivaldi reparut.

— Vous connaissez vos ordres, lui dit l’inquisiteur, qu’ils soient exécutés.

L’officier s’inclina et emmena Vivaldi.


Elena, enlevée de la chapelle de Saint-Sébastien, fut mise sur un cheval et forcée par ses deux ravisseurs de voyager deux jours et deux nuits sans presque prendre de repos, ignorant où on la conduisait, par quels chemins elle passait, et prêtant vainement l’oreille à tous les bruits dans l’espoir d’entendre des pas de chevaux ou la voix de Vivaldi qui, lui avait-on dit, devait suivre la même route. La solitude et le silence des pays qu’elle traversait n’étaient troublés que par le passage de quelques vignerons ; et elle arriva, sans savoir où elle était, dans les vastes plaines des Pouilles, animées au loin par un campement de bergers qui conduisaient leurs troupeaux vers les montagnes des Abruzzes. Au soir du deuxième jour, les voyageurs entrèrent dans une forêt qui recouvrait des montagnes et des vallées descendant par paliers jusqu’à l’Adriatique. À l’aspect de ces lieux désolés et sauvages, Elena s’y crut confinée pour toujours. Elle était calme ; mais sa tranquillité était de l’abattement et non de la résignation. Elle envisageait le passé et l’avenir avec