Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de fer, ils s’arrêtèrent ; l’officier la frappa trois fois de sa baguette, mais elle ne s’ouvrit pas tout de suite comme les autres. Pendant qu’ils attendaient, Vivaldi crut entendre au loin des gémissements entrecoupés, semblables au râle d’un mourant, gémissements qui le pénétrèrent, non de crainte, mais d’horreur. La porte s’ouvrit enfin, et Vivaldi vit apparaître deux figures qui, éclairées seulement par une faible lueur partant de la salle, le frappèrent de saisissement : elles étaient entièrement vêtues de noir, comme ceux qui le conduisaient. Mais leur habillement, d’une forme différente, s’appliquait tout juste contre le corps ; et leur visage, à l’exception de deux trous pratiqués au-devant des yeux, était entièrement recouvert de l’étoffe noire qui les enveloppait de la tête aux pieds. Ils s’emparèrent de Vivaldi et le firent marcher entre eux, en gardant le silence, jusqu’à un corridor à l’extrémité duquel était une autre porte plus grande que la première, où ils frappèrent Là, les sons qu’avait entendus Vivaldi devinrent plus distincts. Il reconnut avec horreur que c’étaient des cris arrachés par l’angoisse de la souffrance. La porte fut ouverte par deux personnages habillés comme ses nouveaux guides, et il se trouva dans une salle spacieuse dont les murs étaient tendus de noir et éclairés seulement par une lampe suspendue à la voûte. En entrant, son oreille perçut des sons étranges, répercutés par des échos sonores bien au-delà de l’espace que sa vue pouvait embrasser.

Il lui fallut du temps avant qu’il pût se reconnaître et distinguer les objets dont il était entouré. Des figures pareilles à des ombres semblaient