Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/259

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de Sant’Angelo. C’est là que nous avons vécu ensemble dans l’intime confiance d’une amitié mutuelle.

— Vous voyez maintenant combien votre confiance a été trompée, et vous vous repentez sans doute de votre imprudence.

— Je déplore son ingratitude, mais je ne lui ai jamais fait aucune confidence qui puisse m’exposer au repentir.

— Quels seraient donc les motifs de son inimitié ?

— Je les expliquerai, dit Schedoni.

— Explique-les sur-le-champ, fit l’étranger d’un ton imposant.

— Eh bien, reprit Schedoni, j’avais promis à Zampari de l’aider de mon crédit pour lui faire obtenir une dignité qu’il convoitait. Mais lorsqu’il croyait toucher au but de son ambition, il échoua par la faute de la personne sur qui je comptais et s’en prit à moi de cette déconvenue. C’est un homme violent et vindicatif, et je ne puis attribuer qu’à ses rancunes l’injuste accusation qu’il m’impute aujourd’hui.

— Vous l’entendez, dit l’inquisiteur à l’étranger. Qu’avez-vous à répondre à cette déclaration ?

— C’est à lui de répondre d’abord, repartit l’accusateur d’un ton dédaigneux et en haussant les épaules. Mon tour viendra plus tard.

— Nous devons cependant conclure dès à présent que vous êtes, en effet, un religieux de Spirito Santo.

— C’est à vous, mon père, dit l’étranger en s’adressant au second inquisiteur, c’est à vous de répondre pour moi.

Le juge interpellé se leva et dit avec solennité :