Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/5

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secourables ; et comme le criminel ne peut sortir de cette enceinte pour pourvoir à ses besoins, on lui apporte sa nourriture.

— Est-ce possible ? Je n’ai jamais rien vu de semblable, dit l’Anglais en s’adressant à l’Italien.

— Le cas n’est cependant pas rare, répondit celui-ci, et l’assassinat est si fréquent chez nous que, sans l’usage des lieux d’asile, les meurtriers tombant après leurs victimes, nos cités seraient bientôt à moitié dépeuplées.

À cette remarque, qui n’admettait pas même que la crainte du châtiment pût réprimer le crime, l’Anglais se contenta de hocher la tête.

— Observez, continua l’Italien, le confessionnal où cet homme vient d’entrer. Mais peut-être les vitraux colorés qui assombrissent cette partie de l’église vous empêchent-ils de le bien distinguer.

L’Anglais, soudain attentif, vit alors que ledit confessionnal, d’un bois de chêne bruni par le temps, était divisé en trois compartiments, tendus à l’intérieur d’une étoffe noire. Celui du milieu, élevé de trois marches au-dessus des dalles de l’église, était réservé au confesseur ; les deux autres, qui se voyaient à droite et à gauche, en étaient séparés, l’un et l’autre, par une grille au travers de laquelle le pénitent agenouillé pouvait verser dans l’oreille du confesseur l’aveu des crimes dont sa conscience était chargée. C’était un des plus sombres réduits qu’on pût imaginer.

— Eh bien, reprit l’Anglais, qu’aviez-vous à me dire à propos de ce confessionnal ?