Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/50

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ssiéger son esprit. Cependant, en cherchant à se rappeler la voix et la figure de l’inconnu pour les comparer à celles du confesseur, il crut trouver entre elles une assez grande différence. Cela n’empêchait pas que l’inconnu, s’il n’était pas Schedoni lui-même, ne pût être un de ses agents. Tous deux – si en effet ils étaient deux – mis en campagne par sa famille. Indigné des lâches manœuvres employées contre son amour, et brûlant de connaître le dénonciateur secret d’Elena, il se détermina à tout tenter pour découvrir la vérité, soit en forçant le confesseur de sa mère à la lui avouer, soit en poursuivant dans les ruines de Paluzzi le mystérieux inconnu qui obéissait à l’influence de Schedoni.

Le couvent de Santa Maria de la Pietà, dont Béatrice lui avait parlé, fut aussi l’objet de ses réflexions. Il était difficile de croire qu’Elena y eût des ennemis. Depuis quelques années, elle était liée avec les religieuses ; et les broderies dont Béatrice avait parlé expliquaient assez la nature de ces relations. Cette circonstance, qui mettait en lumière le peu de fortune d’Elena et les habitudes laborieuses par lesquelles elle y suppléait, augmentait encore la tendre admiration que Vivaldi avait conçue pour elle. Cependant son esprit revenait sans cesse sur les soupçons d’empoisonnement que Béatrice lui avait communiqués. Il pensa que ses doutes seraient fixés par la vue du corps de la pauvre dame. Béatrice avait promis de le lui montrer le soir même, lorsque Elena se serait retirée dans sa chambre.

Cette démarche, au fond, lui inspirait quelques scrupules ; il hésitait à s’introduire secrètement dans