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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

ne pouvait se mentir plus longtemps, ni boucher ses oreilles à la rumeur qui montait. Il ne savait même pas s’il aimait Mme d’Orgel, et de quoi au juste il pouvait l’accuser, mais certes la responsable c’était elle, et personne d’autre.

Il souhaitait ne plus rester en place, ne plus être seul. Il était envahi de tendresse. Il se souvint de la gêne instinctive de Mme de Séryeuse, mais il voulait une présence. Il se rappela une amie qu’il n’avait pas vue depuis longtemps et que peut-être cet abandon affectait. Il pensa la voir. Pourtant il résista. Ce fut par superstition qu’il ne se rendit point chez cette amie. Il lui sembla que ce serait trahir la comtesse d’Orgel, et que cela lui porterait malheur.

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