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LE BAL DU COMTE D’ORGEL

partis. François s’empressa d’ajouter :

— Allons tout de même à Champigny. Je vous montrerai la Marne.

Anne d’Orgel accepta. Il croyait flatter le goût de Mahaut.

François risquait peu à ce mensonge. Mme de Séryeuse ne se promenait jamais le long de la Marne. Quand elle faisait atteler, c’était à Cœuilly, à Chennevières qu’elle allait, loin de la Marne.


Mme d’Orgel n’était guère satisfaite de la tournure que prenaient les choses. La veille elle s’était dit que la sagesse exigeait qu’ils espaçassent les escapades. Elle en revenait chaque fois doucement enfiévrée, et dans un vague qu’elle jugeait dangereux. Si son mari lui faisait quelque caresse, elle se sentait toute triste. Elle ne voulait trouver à cela que des motifs simples. Elle se disait qu’elle était comme ces gens qui aiment les fleurs, et que leur parfum entête. Il

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