Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/33

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veillants derrière leur judas, ils observent le vieux continent. Cette Révolution les égaye. Quoi de plus drôle, par exemple, que ce mariage de la petite cousine avec un général Bonaparte ! Mais où la plaisanterie leur semblera excessive, ce sera lors de la proclamation de l’Empire. Ils y voient l’apothéose de la Révolution. Le bouquet de ce feu d’artifice retombe en une pluie de croix, de titres, de fortunes. Cette immense mascarade, où l’on change de nom comme on met un faux-nez, les blesse. On assiste dans la Martinique à un branle-bas curieux. L’île charmante se dépeuple en un clin d’œil. Joséphine qui se constitue une famille essaye d’attacher à la Cour ses parents les plus vagues, quelquefois les plus humbles, mais dont les noms ne datent pas d’hier. C’est aux Grimoard qu’elle a pensé d’abord. Les Grimoard ne répondent pas. Ce ne sera qu’une fois Joséphine répudiée que l’on renouera avec elle. Le marquis lui